
L’éveil au coeur du vivant
C’est quoi l’éveil pour vous ? Tant d’encre coulée, de fantasmes et de speech autour de ce mot.
J’ai fais un post sur les réseaux sociaux à ce sujet. J’avais simplement envie de partager ce qui me traversait, certaines évidences qui en découlaient . Ce post à suscité de l’émotion de la part de certaines personnes qui l’ont lu, la possibilité de s’y relier par résonance, et aussi de la « réaction » et des envies d’approfondir la réflexion sur la différence entre l’éveil et l’illumination. JE n’avais pas forcément envie de plonger dans un débat d’idée et de théories en écrivant ce texte autour de l’éveil, qui ouvre justement plus à l’expérience et à la beauté du doute, à l’humilité plus qu’à des certitudes. Quoi de plus triste que des pensées figées, des convictions théoriques sur ce que devrait être l’éveil ou l’atteinte de l’illumination. L’essentiel dans mon texte était de montrer tout ce qui se joue dans ma relation au vivant, à l’autre, et comment je peux le vivre plus profondément à travers mes sens, ma conscience, comment je peux approfondir la relation que j’entretiens avec moi-même, car c’est la première condition pour entrer en relation avec l’autre et vivre pleinement mon incarnation sans la fuir, comme c’est le cas de beaucoup de désillusion dans le milieu spirituel et le développement personnel. Les objectifs qu’on se fixe parfois pour sortir de « la maya », sont une pression énorme qui prend exactement les mêmes méthodes que celles d’une entreprise avec des objectifs de rentabilité. Ces exigences et la quantité de livre qu’on absorbe sur la spiritualité, peuvent nous couper de l’expérience de notre humanité, nous piéger dans un déplacement de l’égo au niveau de la spiritualité, et nous plonger dans une maya bien plus grande qu’est l’illusion d’être séparé des autres et du monde extérieur. Dans la tradition tantrique, on raffine justement nos sens et notre conscience pour mieux sentir que nous sommes tous reliés, comme une énorme toila d’araignée, et si je fais vibrer un fil, ça raisonne sur toute la toile qu’est l’univers.
Je sais que tout le monde n’a pas les réseaux sociaux, alors je vous partage également mon texte ci-dessous. Bonne lecture :
Deux syllabes qui cachent d’infinies couches de conscience, à l’image des poupées russes. Moi-même, je l’ai lu et employé, tentant à la force de l’ego et de l’intellect, de décrire ce que j’avais pu en vivre d’incroyable et de plus mystique. Et de constater aujourd’hui à quel point l’éveil qui me comble le plus de légèreté, est si simple, sensitif et organique.
✨En ce jour où je vous écris, je ressens une joie et un émerveillement immenses en me baladant dans la rue, comme si je venais d’arriver sur Terre pour la première fois. Une sensation de « virginité » au cœur d’une ville que je connais par coeur, un sublime paradoxe entre l’extase et le contentement face à tout ce qui défile devant moi : les gens, les enfants, les pigeons, un bus…
tout (re)devient source de découverte comme un enfant qui arriverait sur un nouveau terrain de jeu, même les tilleuls centenaire que j’ai vu et revu dans ce parc nommé ironiquement « Square du souvenir ». Je m’observe admirative et conquise par ce soleil matinal éclairant la rivière de la Savoureuse et une crotte de chien avec la même grâce, la même chaleur, sans apparente préférence. Mon esprit ne tend pas à s’évader ailleurs, il est totalement dédié à l’expérience de mes sens au cœur de la dynamique de l’instant, envers tout ce qui est vivant et informant (formant le UN).
✨Très vite, mon mental me rattrape, et vient ajouter ses nuances de positif et de négatif, de passé et de futur. Je ne sens plus avec mes sens, je pense de nouveau avec ma tête : à ce souffle universel qui a le pouvoir d’animer tout ce mouvement, et de l’éteindre, à la chance que j’ai de vivre un amour de maman en voyant une mère allaiter son enfant, à l’idée que certaines femmes se fichent de vivre un jour la maternité et le refusent jusqu’à militer pour ce droit à ne pas être qu’une matrice à enfanter, je vois là où l’énergie prend forme dans mon corps et dans ma structure énergétique en me reliant à cette pensée, je bascule sur mon rapport à l’attachement, à la passion, à la peur de perdre les gens que j’aime et qui semblent m’aimer inconditionnellement, j’ai la sensation que je ne serai peut-être jamais vraiment guérie de certaines failles qui reviennent par surprise me titiller parfois.
Si je me laisse embarquer par toute ce flot vacant du mental et des émotions en spirale, c’est la détresse qui s’invite et qui peut venir me gâcher une vérité bien plus grande sur ma nature. J’ai aussi le pouvoir de me relier plus profondément à une peur, à une blessure, et de voir comment un blocage, une douleur peut devenir source de libération d’une énergie nouvelle, et quelle grâce il peut y avoir aussi d’accepter ce qui est, de connecter à l’impuissance, en observant simplement où elle prend racine et réalité dans mon corps.
✨Voilà ce que je peux dire de mon rapport à l’éveil aujourd’hui, ses grâces furtives aux apparences d’éternité autant que de nouveauté. La sensation que rien n’est jamais acquis, que je n’ai pas le pouvoir d’empêcher des pensées et des émotions de s’inviter. Je peux faire de mon mieux pour les observer depuis une conscience plus élargie loin d’une identité figée, avec un esprit plus discipliné grâce à la méditation, dans un corps très sensible qui a éminemment besoin de mon amour, du soutien de la Terre, pour permettre à mon âme de naviguer dans cet océan de la vie sans me noyer.
Avec Amour et transparence,
Anaïs, Atma Adi ♥️